Note d’intention :

Au départ il y a cette exclamation, comme un slogan, une injonction adressée à nous-même : Soyons Sauvages ! Serions-nous devenus trop humain ? Que faisons-nous de notre part animale ? Sommes-nous devenus sourds à l’appel de la forêt ? Manquerions-nous d’espaces pour rugir toute notre humanité ?

Le vivant est au cœur des préoccupations, les villes grignotent les zones sauvages, il n’existe plus d’espaces en- dehors de l’influence ou du contrôle humain. Notre réel se réduit, gangréné par des réalités virtuelles ou augmentées, nos corps sensibles et tortueux, font l’expérience du 2.0 net, sans contact, distants…

Identités troublées… Hommes, femmes, algorithmes, insectes, animaux, paysages fracturés, nous sommes des espèces liminaires à la recherches d’espaces de liberté, d’intégration, de coopération. Et si ces espaces regorgeaient de la plus stupéfiante des diversités ?

Se tenir à la lisière de nous-même, ni tout à fait dedans ni tout à fait dehors, à cette heure bleue entre chien et loups, où les hommes et les animaux foulent les mêmes herbes et se frottent sans se voir aux mêmes feuillages, aux mêmes pavés ; où les corps se libèrent, se rencontrent, se mêlent.

Et si ces espaces où l’on ne regarde pas devenaient des révélateurs, des niches, des sas, pour rallier notre part animale, instinctive, pour résister, se retrouver, se réinventer, se révolutionner ? Franchir la lisière c’est renouer avec notre part d’enfance, notre part animale, notre nature, fragile, sauvage et spontanée… C’est accepter la présence d’un espace sensible, un peu flou, infini dans lequel il est essentiel de savoir déambuler… pour redevenir des fragments liés entre eux qui cohabitent et s’entraident au sein de cet espace universel.

Soyons sauvages est une ode à la sensibilité, au besoin vital de se relier et à la recherche d’espaces lisières.